Home Politique À la Cédéao : en Guinée, attention au médecin après la mort !

À la Cédéao : en Guinée, attention au médecin après la mort !

0 comment 524 views

En Afrique, la démocratie serait comprise comme une monarchie visant à maintenir un « président à vie ». Le principe d’alternance pacifique a été sacrifié pour la défense d’intérêts personnels. Le cas de la Guinée donne à réfléchir et fait peur.

Tout est désormais clair ! En Guinée, le « coup d’État contre la constitution » est consommé. Alpha Condé est candidat pour un troisième mandat. D’ores et déjà, des manifestations sont en plan. La CEDEAO et toutes les autres organisations internationales et sous-régionales, voire nationales, ne mâchent aucun mot jusqu’ici. Qu’elles sachent que les citoyens attendent leur intervention en amont et non en aval !

Il est généralement partagé que les hommes ne s’entendent pas sur les mêmes choses. Mais cela n’est pas le cas pour les élections présidentielles en Guinée. Un seul mot se trouve sur toutes les lèvres : la peur. La crainte de ce que l’avenir réserve à la Guinée et aux Guinéens. Les prémisses que posent ces élections restent craintives. Elles n’annoncent pas une bonne conclusion.

Alors qu’au Mali, la Cédéao ainsi que d’autres organisations régionales et internationales condamnent le coup d’État comme anticonstitutionnel et profèrent des sanctions contre ce pays en proie à une crise multidimensionnelle, en Guinée, Alpha Condé déclare sa candidature pour un troisième mandat. Sans aucune intervention pour stopper ce putsch constitutionnel en Guinée, cette candidature risque de déstabiliser également ce pays frontalier du Mali.

Si les élections se tenaient avec l’admission de cette candidature d’Alpha Condé, l’après-élection risque d’être sanctionnée par une guerre civile. Une instabilité qui profitera aux terroristes. Beaucoup de jeunes désespérés agrandiront leur rang. Le développement restera alors un idéal pour les citoyens. L’exploitation du pays ne se fera plus en catimini. La Guinée sera également une zone de rencontre et de maturation des différents groupes djihadistes.

Qu’on ne se voile pas la face ! Tous ces problèmes relèvent en grande partie du fait que la majorité de la population ne sollicite pas la candidature du président sortant, Alpha Condé. Si c’est réellement pour l’amour de la nation qu’il voudra se présenter pour un troisième mandat ; au nom des valeurs de la démocratie, qu’il y renonce. La démocratie, c’est l’alternance pacifique et non des alternances dans le bain de sang.

Le plus étonnant dans ce tohu-bohu, c’est que les organisations internationales, régionales, voire nationales, qui doivent en principe se battre pour le respect des droits de l’homme voire de la démocratie restent muettes comme si de rien n’était. Alors que depuis quelque temps, cette volonté d’un troisième mandat anticonstitutionnel se murmure dans les salons. Une chose est sûre, l’on ne veut pas de médecins après la mort, comme ce fut le cas lors de la crise politique au Mali ayant conduit au renversement du régime IBK. Des actions dans l’immédiat sont sollicitées. Or, ces organisations sont des sapeurs-pompiers qui ne se pointent qu’après un dégât. Après le drame, ces organisations se pointent pour chercher un arrangement, le plus souvent, intéressé.

Dans cette confusion électorale, il faut des interventions en amont, pendant et en aval. Dès maintenant, pour éviter tout incident pouvant compromettre l’existence de ce pays, toutes les procédures électorales doivent être supervisées, après avoir invité Alpha Condé à renoncer à son troisième mandat, de façon impartiale.

La communauté internationale et nationale aussi bien que les organisations sous-régionales doivent mettre rapidement des mécanismes adaptés en place pour accompagner impartialement cette élection guinéenne. Le président sortant doit être forcé à renoncer à sa candidature. En attendant que la Cédéao et toutes ces autres organisations méditent sur ces propos du président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, qui indiquait que les troisièmes mandats constituent des coups d’État qui méritent également d’être condamnés.

Fousseni Togola


En savoir plus sur Sahel Tribune

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Un petit commentaire nous motivera davantage

A propos

Sahel Tribune est un site indépendant d’informations, d’analyses et d’enquêtes sur les actualités brûlantes du Sahel. Il a été initialement créé en 2020, au Mali, sous le nom Phileingora…

derniers articles

Newsletter

© 2023 Sahel Tribune. Tous droits réservés. Design by Sanawa Corporate

En savoir plus sur Sahel Tribune

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture